Arbre Un jeune cèdre du Liban symbole d'avenir

Le cèdre du Liban des pépinières Paul-Croix, à Bourg-Argental (42), était considéré comme l'un des plus beaux spécimens français avec ses congénères du jardin du Muséum national d'histoire naturelle et de l'archevêché de Tours. Planté en 1830 (semé en 1827), il avait atteint, à 180 ans, des proportions gigantesques : 48 m de hauteur, un tronc de plus de 3 m de diamètre à la base, une circonférence de près de 9,50 m et une couronne couvrant plus de 1 400 m² au sol.

Patrimoine vivant, associé à l'image de la ville de Bourg-Argental, ce cèdre a dû être abattu en 2011, victime d'un champignon lignivore. L'infestation du bois de coeur au niveau de la base du tronc a probablement débuté en 1922 : suite à la rupture d'une charpentière, la plaie a été comblée avec du béton. En 1956, l'arbre a été renforcé mécaniquement pour éviter l'éclatement des charpentières. En 2011, à la suite d'une nouvelle blessure, une première mise en sécurité a été réalisée par la pose de 30 haubans et l'allègement de l'ensemble de la couronne. Une expertise a suivi. Elle a révélé un état très avancé de la pourriture au coeur du tronc. Sur les 3 m de diamètre, 2 sont entièrement attaqués par le champignon. Physiologiquement, l'arbre semblait en bonne santé, sans aucun signe extérieur de dépérissement, mais mécaniquement, il n'était plus viable. Il a fallu se résoudre à l'abattre pour des raisons de sécurité.

Au coeur d'un arboretum d'une grande richesse

Les élagueurs de l'atelier Millefeuille, à Saint-Symphorien-de-Mahun (07), dirigés par Dominique Lafond, ont travaillé plus de deux semaines pour démonter ce géant d'environ 160 tonnes.

Le cèdre appartenant désormais au passé, c'est vers l'avenir que se tournent Dominique Croix et son mari Jacques Ranchon, dirigeants des pépinières Paul-Croix, en décidant de planter un nouveau sujet. Samedi 15 septembre, dans le contexte symbolique des Journées du patrimoine, aux côtés des élus locaux, plus d'une centaine de personnes se sont retrouvées pour une cérémonie qui a vu la plantation d'un jeune cèdre du Liban de 15 ans et de 1,50 m de hauteur. Dans le jardin arboretum de 5 ha, il côtoiera une multitude d'essences : érables japonais, azalées mollis, rhododendrons, camélias – une variété unique dans la région – et arbres remarquables (Ginkgo biloba, Magnolia acuminata et Magnolia soulangeana, Cryptomeria, Calocedrus, séquoia pleureur, chêne à feuilles de fougère, hêtres pourpre et pleureur...).

Créées en 1819, les pépinières et la roseraie Paul-Croix sont connues depuis cinquante ans pour leur travail d'hybridation et de création de roses. Une de leurs variétés les plus emblématiques est le rosier arbustif et grimpant 'Sourire d'Orchidée' obtenu en 1985 par Paul Croix, qui élabora au cours de sa carrière plus de 200 roses nouvelles. Ce travail est poursuivi aujourd'hui. Parmi les dernières créations, le rosier Polyantha rose 'Rire d'enfant', médaille d'or à Rome en 2012, et le rosier buisson rose parme 'Sagesse de lune', premier prix de la ville de Nantes à la biennale 2012 des roses parfumées.

Claude Thiery